[EVENT] Le gala pour Mégapagopolis [Terminé]

Les enchères avançaient, et les prix montaient. Ces ventes étaient décidément un gros succès, et chacun des objets proposés semblait intéresser des personnes de tous horizons. Un à un, chaque objet fut vendu, pour le plus grand bonheur du vainqueur de chaque enchère.

La vente plus spécifique proposée par Cordélia Dechanel se conclut sur la victoire d'Aiden Valdes, dans un grand silence interloqué des autres participants, qui se contentaient de se regarder les uns les autres en se demandant qui étaient ces deux gamins qui étaient prêts à mettre tant d'argent pour une simple journée, et qui était cette personne qui avait été assez folle pour les suivre dans leur jeu. L'animateur monta sur la scène libérée par la star, pour annoncer la fin de cette vente également, invitant l'heureux gagnant à venir réclamer le contrat attestant de son achat auprès du manager de la mannequin.

Chaque objet à présent en possession de son acheteur, le calme commença à revenir sur le gala, et les invités étaient revenus à leurs occupations. Toutefois, la suite du programme n'attendait pas, et l'animateur prit la parole à nouveau, se raclant la gorge devant le micro pour attirer l'attention de chacun. D'un air plus sérieux, peut-être plus solennel qu'au moment d'annoncer les autres activités, il remercia tout d'abord les invités pour leurs nombreux dons. Puis, humblement, il annonça laisser sa place aux deux personnes venues ici pour s'adresser au peuple de Maïlys. Le premier serait le Général Tinwood, le second serait le nouveau porte-parole d'Abyss.

HRP:

L'effervescence des enchères retombaient et l’atmosphère se fit bien plus silencieuse alors que l’animateur laissait sa place sur l’estrade. Le Général Warren Tinwood quitta sa garde rapprochée pour monter sur scène sans que son air impassible ne quitte son visage. S’il était méfiant et sur ses gardes, il n’en laissait rien paraître, il restait d’un calme imperturbable. Il arrangea son unique gant avant de mettre les mains dans le dos, gardant son habituelle posture droite, solennelle, imposante.

“Bonjour à tous. Avant toute chose, je tenais à remercier chacun d’entre vous pour votre présence aujourd’hui. Que vous soyez là sans les moyens de donner pour faire preuve de solidarité, que vous soyez des artistes venus faire profiter de vos talents, ou que vous soyez de généreux donateurs, votre présence à tous est importante, et la preuve que les habitants de Maïlys sont généreux, et résilients, malgré toutes les tragédies qui ont pu frapper l’île.”

Il parlait d’une voix forte et d’un ton ferme qui trahissait son état de vétéran aguerri, de son rang dans une structure hautement hiérarchique, mais aussi de son expérience en tant que professeur.

“Les événements qui ont touché Mégapagopolis ne sont que la dernière tragédie en date, de nombreux bâtiments ont été touchés, des habitations, des commerces, qui, grâce à vous, vont pouvoir bénéficier d’une nouvelle vie. Malheureusement vos dons ne peuvent pas tout réparer, les pertes humaines et Pokémon sont là, et le nombre de blessés encore plus grand. Nous ne pouvons que souhaiter un bon rétablissement aux survivants, et présenter toutes nos sincères condoléances aux proches de ceux qui nous ont quittés.”

Il marqua une pause. Un instant de silence. Par respect pour les victimes.

“Il est d’autant plus inadmissible que le STERN ait sa part de responsabilité dans tout cela. Nous avons déjà communiqué peu après les émeutes que les soldats qui ont outrepassé leur droits seraient destitués, jugés et punis en conséquence. Cela a été fait, et dorénavant, le comportement de nos agents sera surveillé, et le moindre écart sanctionné. Ce qui a provoqué les émeutes ne se reproduira pas.”

Son regard parcourait l’audience, observant ses soldats en civil. Une promesse pour le peuple, et un rappel pour ses subalternes.

“Le STERN a été créé pour veiller sur Maïlys et ses habitants, pour les protéger plus efficacement contre les catastrophes qui s’abattent inlassablement sur notre île, qu’elles soient naturelles, ou criminelles. Pour pouvoir lutter plus efficacement contre le crime organisé qui renaît sans cesse. Pour alléger le travail de la Ligue, déjà colossale, et pour leur apporter assistance au besoin.

Mais avec toute la volonté du monde, nous ne pouvons pas être aussi efficace que nous le souhaitons si nous manquons de moyen humain. Malgré l’erreur venant de certains de nos hommes, nombreux ont été les agents qui ont fait de leur mieux, durant les émeutes. La première crise à laquelle nous avons dû faire face nous a bien montré que nous manquons cruellement d’effectif. C’est pour cela que nous avons pris la décision de lancer une campagne de recrutement incessamment sous peu, afin de faire grandir les rangs de nos agents de terrain, avec espoir que des personnes bien intentionnées de tous horizons, aux expériences diverses et variées, puissent nous apporter leur expertise et leur aide.”

Une nouvelle pause pour laisser le temps à chacun d’assimiler ses mots. Il avait été difficile d’admettre leur faiblesse en tant qu’organisation, mais s’ils voulaient grossir leur rang et enfin pouvoir agir plus efficacement en situation de crise, il fallait faire preuve d'honnêteté. Une prise de risque devant ceux qui étaient leurs ennemis dans l’ombre. Après avoir rappelé les faits d’une dure réalité, après les mauvaises nouvelles qu’il se devait de partager, venaient enfin les bonnes nouvelles. Il se permet un sourire, léger, mais bien là.

“Pour finir sur une note plus positive, sachez que nos investigations sur la relique que nous avons récupérée avancent bien, et l’enquête se fait conjointement avec certains membres de la Ligue.”

Son regard s’arrêta brièvement sur Méliodas Ater, qui, malgré une méfiance et une réticence palpable à côtoyer le STERN, avait accepté de se voir confier la moitié de carte antique afin d’apporter son aide, et surtout celle de sa collègue à Oblaide.

“Bien évidemment, je ne peux pas vous communiquer les détails pour des questions de sécurité et de confidentialité. Vous n’êtes pas sans savoir que le risque est certain, nous cherchons simplement à rester prudent.

Je vous remercie une nouvelle fois, pour votre présence, et votre attention.”

Il quitta la scène sous les applaudissements des invités, après un sobre salut à leur attention. Il reprit place auprès de sa garde rapprochée et laissa le champ libre au mystérieux envoyé d’Abyss.

Le discours du Général terminé, l’envoyé d’Abyss attendit qu’il ne quitte la scène et que les applaudissements laissent place au silence pour monter à son tour sur l’estrade. Sa démarche était assurée, ne se sentant pas ébranlé par le discours de celui que beaucoup pourraient considérer comme leur ennemi. Il était là pour remettre les choses dans l’ordre, pour enfin prendre les choses en main. Face aux invités, il prit le temps de remettre sa cravate rouge bien en place, avant de retirer ses lunettes teintées, pour les replier et les accrocher à sa chemise. Il dévoila ainsi à tous des yeux d’un bleu de saphir, d’une couleur si profonde qu’elle semblait presque briller, bien visible même à une telle distance.

Son regard était serein, et malgré son charisme un peu intimidant, il dégageait quelque chose d’apaisant. Lorsqu’il prit la parole, sa voix ne fit qu’accentuer cette tranquillité, son ton étant très posé, très doux, malgré son timbre de voix plutôt rauque et usé.

— Bonjour à tous, chers invités de tous horizons. Je dois avouer que lorsque nous sommes venus à ce gala, nous ne nous attendions pas à ce qu’il permette de rassembler autant de dons. Encore une fois, nous nous sommes laissés surprendre par la générosité et la solidarité du peuple de Maïlys, avoua-t-il avec un certain amusement.

Il marqua une légère pause, avant de reprendre:

— Pourtant, cela n’aurait pas dû être étonnant. Nous sommes liés par bien des choses, et nous avons connu tant de malheurs que nous avons pu nous en sortir uniquement grâce à cette solidarité. C’est grâce à cela, qu’Abyss a pu voir le jour, nous étions tous liés par un même sentiment de deuil profond, après les horreurs ayant frappé notre belle île. J’en faisais partie aussi, et j’ai beaucoup d’empathie pour chacune des personnes ayant décidé de nous rejoindre ce jour-là.

L’homme prit un temps pour se remémorer ce jour, tous ces visages attristés qui avaient répondu à l’appel de la Tour Arthéna, il y avait maintenant presque deux ans.

— Toutefois, ce sentiment ne doit jamais nous envahir pour provoquer des drames, comme celui qu’a connu notre capitale. En tant qu’organisation, Abyss ne cautionnera pas l’usage de la violence pour imposer ses idées. Je sais que notre première apparition publique ne doit pas laisser en vous une image bien agréable, mais elle n’était que le reflet d’un peuple à bout. Ce genre d’évènement ne doit surtout pas se reproduire, les risques étaient bien trop grands. Nous ne voulons pas causer encore plus de tristesse que cette île n’en connaisse déjà.

Il tourna ensuite le regard vers le Général Tinwood, qui semblait attentivement écouter ses paroles.

— Pour cela, nous tenons à rappeler que le STERN n’est pas, et n’a jamais été, notre ennemi. Nous ne sommes pas une nouvelle organisation criminelle cherchant à mettre la main sur plus de pouvoir. Nous ne sommes pas là pour semer le chaos. D’ailleurs, cher Général, nous vous proposons de vous aider dans la quête du but de cet artefact, que vous avez sauvé des griffes de ce fugitif. S’il représente un danger pour l’île, il est capital pour chacun de nous que nous le comprenions au plus vite.

Il prit le temps d’observer la réaction du général, qui semblait comme toujours de marbre, avant de se tourner de nouveau vers les autres invités, balayant la foule du regard.

— En effet, je tiens officiellement à vous annoncer au nom d’Abyss, que le criminel recherché Walter Blake n’est plus rattaché à notre organisation. Nous ne pouvons répondre de ses actes, et ferons notre devoir de citoyens en vous aidant à l’arrêter. Quant à Lisa Smith, nous avons décidé de la rétrograder et de la garder sous étroite surveillance. Nous pensions pouvoir réhabiliter ces âmes en peine, pensant qu’elles n’agissaient que par désespoir de retrouver des êtres chers… mais nous avons surestimé nos forces, et j’en suis sincèrement navré.

Sa voix tout comme son visage marquaient cette même expression, cet air désolé, tant pour les dérapages qui avaient été causés, que pour le fait de ne pas avoir réussi à les sauver de ces tourments.

— Mais nous sommes nous aussi ici pour protéger Maïlys. Abyss est là au nom du peuple, tout comme vous, Général, ajouta-t-il en lançant un regard au concerné. Nous l’avons déjà prouvé en parvenant à enfermer l’effroyable créature qui a saccagé notre belle île, celle que nous appelons le Mal, et nous efforçons depuis à l’étudier afin de mieux savoir comment la contenir, pour éviter qu’elle ne cause de nouveaux ravages.

Satisfait d’avoir réussi à capter la foule, même ceux qui lui avaient semblé plus réticents, il haussa un peu le ton pour parler de manière plus audible. Moins calme, mais bien plus assuré:

— Car je le rappelle, notre but est de mettre fin à l’un des plus grands malheurs de cette île, celui de la perte d’un être cher, celui de la mort elle-même. Et je suis certain que nous y parviendrons. Nous avons récemment découvert un artefact ancien, un miroir, faisant le lien entre notre monde et le plan des esprits. Grâce à lui, même si nous ne pouvons pas encore communiquer avec eux, nous pouvons contempler à nouveau le visage de ces proches disparus. La prochaine étape est proche, nos avancées ces derniers mois sont considérables. Nous sommes sur les traces d’un Pokémon Légendaire très ancien, qui a déjà accompli par le passé un tel miracle. Le secret de la vie n’a jamais été si proche d’être entre nos mains, et c’est grâce à vous, et au soutien que vous nous apportez. Restez fort, nous continuerons d’avancer, pour vous, et nous réussirons.

Il salua finalement la foule sous les applaudissements, un léger sourire sur les lèvres. Il était satisfait de cette intervention, qui sembla même apporter plus de bénéfices que prévu. Il devait rattraper de terribles erreurs, redonner une bonne image à cette organisation pointée du doigt, mais il avait fait mieux que ça: il avait rendu l’espoir à une île meurtrie. Son sourire, bien que discret, était sincère, satisfait. Il s’assurerait désormais à ce qu’aucun dérapage au cœur de son organisation ne vienne ruiner tout ce travail.