SAV & Rappel de Produit [Ft.Elianna Jess]

Alors qu'il agitait son shaker, le barman, un homme visiblement dans la trentaine soupirait, gêner par ce qu'on pourrait confondre avec un client bien ce dernier semblait avoir ses conso à l'œil.

"Pour la troisième fois de la soirée, je n'en sais rien."

Son interlocuteur n'en démordait pas pour autant, jouant à faire rouler quelques verres à shooter sur la table sans pour autant avoir une mine plus enthousiaste que celui qui ne le servait. Le jeune homme affalé contre le bar soupirait, la soirée son battait plein et l'ambiance était au mieux mais cela ne semblait l'affecter.

"D'accord, d'accord... Mais ça n'empêche que c'est louche cette histoire, ça va faire deux jours qu'on n'a pas de nouvelles... Ce n'est pas son genre de ne pas répondre..."

"Là-dessus on est d'accord. Surtout qu'en ce moment j'ai des écho qui me parviennent et ça m'inquiète d'autant plus."

Le plus jeune des deux, s'arrêtait soudainement de jouer avec ses verres avant de péniblement redresser la tête laissant apparaitre la moitié de son visage encore collant à cause d'une flaque d'alcool, le barman qui avait apparemment capté son attention arrêta de s'occuper des autres clients laissant ses collègues prendre le relais. Il nettoya la portion de bar où le jeune homme aux cheveux mi-clair mi-obscur était installé avant de reprendre.

"Des gens disparaissent dans cette ville et tu le saurais si c'était l'œuvre d'Abyss, n'est-ce pas ? Enfin ce n'est pas le sujet mais toujours est-il que j'entends ça un peu trop souvent, ça et aussi d'autres trucs un peu plus confus sur le cimetière. Bref, je vais arrêter de t'inq..."

Le barman n'avait même pas eu le temps de finir ce qu'il disait que le jeune homme qu'on aurait cru vidé de toute énergie, à l'instar de ces poivrots qui ne tarderait pas à se faire jeter dehors, s'était déjà relevé et débarbouillé avec l'un des chiffons derrière le comptoir avant de commencer à quitter les lieux faisant un signe de la main au barman.

"Je vais jeter un coup d'oeil, ça m'occupera mieux que de cuver sur le comptoir, à tout à l'heure."

Walter, puisque c'est de lui qu'il s'agit (nan vous aviez pas deviner), n'avait pas eu trop de mal à se rendre sur les lieux mais encore faillait-il qu'il sache ce qu'il cherchait. Pour ce faire, il fit appel à Zazu, son Xatu, afin d'avoir une vue du ciel sur cet endroit et ainsi mieux repérer toute anomalie. Pendant ce temps, Walter vagabonderait entre les tombes et caveaux à la recherche d'un indice quelconque, il n'était pas un grand détective contrairement à l'autre grande richesse de l'île mais il avait l'intime conviction qu'il se passait quelque chose ici...

Si il est bien quelque-chose de commun en toute période de l'humanité, c'est qu'une disparition subite, sans laisser le moindre indice derrière, est chose inquiétante. Mais ce qui est encore plus commun et vomitif à souhait, c'est l'espoir que cela engendre. La moindre petite photo, le moindre péquenaud bigleux qui pourrait apercevoir la personne disparue, voila qui pourrait raviver en quelques secondes la flamme insipide de l'espoir. Mais lorsque le travail n'est pas fait correctement, par vos propres mains habiles, alors remontez le fil des pensées; Cela en devient moins inquiétant ; Plus de preuves, plus de dégénérés myopes; plus d'espoir.

L'histoire prenait donc place dans le sacrosaint cimetière de New Esperantown. Un lieu qu'une certaine sorcière s'amusait a être le résultat d'un meurtre de masse tellement la superficie de cet endroit était supérieure à la population totale de la ville. Tout ces cris de douleurs, cette lente agonie et ces vies arrachées de leurs enveloppes charnelles. C'est donc cela, la réalité augmentée qu'on lui promettait depuis des années? En tout cas elle s'y croirait rien qu'en passant le bout de ses doigts froids sur le marbre des tombes.

Pourquoi? Oh! Pourquoi Elianna se trouvait là, dans sa longue et virginale robe blanche, sous les traits de Lily Edelweiss? Car il serait bien idiot de sa part de sortir au grand jour sous sa véritable forme. Surtout que son projet était encore à l'état de balbutiement. Mais elle était ici pour ce gazouillis justement. Alors qu'un homme visiblement affublé d'un étrange casque sur la partie supérieure de sa tête poussait un étrange sac de jute dans un caveau visiblement descellé.

«Bien... Les enfants n'ont vraiment d'intérêt que pour la tristesse que leur mort entraine... Et tu n'as vraiment eût aucun mal a t'en débarrasser... »

Sans même un acquiescement de sa part, l'homme en costume rapiécé et donc les ongles étaient presque tous retournés en direction de ses phalanges repoussa l'énorme plaque de marbre pour sceller à jamais ce qui était à l'intérieur. Il se redressa et d'un simple regard de la dame blanche, celui-ci tituba dans le flou que représentait le brouillard qui s'abattait sur le cimetière.
Elianna n'était pas dupe. Elle voulait savoir si le dispositif fonctionnait. Si la personne pouvait aller à l'encontre de ses instincts de survie, à l'opposée de sa personnalité de héro sauveur de la veuve et de l'orphelin. Visiblement, la promesse était respectée. Mais pour l'heure, elle avait entendu un bruit étrange. Comme si quelqu'un ou quelque-chose crapahutait dans les dédales de tombe. Etrange pour cette partie des sépultures qui dataient de plus de deux cents ans. Qui viendrait encore sur les tombes d'ancêtres qu'ils n'ont pas connu?! Qui est le fourbe inscrit sur un testament millénaire? Qui est[...]
Un homme venait de la percuter. Cependant cela n'était qu'une rencontre avec le vent, combien Elianna n'avait plus aucune force maintenant que le Mana avait remplacé son sang. Elle se retrouvait au sol, la robe partiellement poudrée de terre et les joues humidifiées par des larmes de crocodile.

«Pitié! Ne me faites pas de mal! Je ferais tout ce que vous voudrez mais ne me faites pas comme a mon enfant!»

Walter se frottait la tête, il ne comprenait finalement que peu la situation dans laquelle il s'était empêtrer et les restes d'alcools dans son sang n'arrangeaient rien. Il se souvient principalement que sa chanteuse attitrée n'avait pas donné de nouvelles depuis un certain temps et qu'il était parti la chercher dans le cimetière de la ville suite à de vilaines rumeurs mais tout ça n'expliquait pas une chose... Pourquoi est-ce que cette femme à ses genoux est en train de l'implorer pour sa vie ?! Il devrait s'en souvenir si il avait commencer à semer du grabuge, surtout qu'il n'y avait pas grand monde... D'ailleurs il est où le mec louche que Zazu avait remarquer ?

Il s'était arrêter au niveau de cette jeune femme mais l'ignorait complétement alors qu'il avait l'air dans un état de concentration profonde, focaliser sur la façon dont il devait reprendre ses "recherches" jusque là infructueuse mis à part une piste sur un personne étrange, ce n'était probablement pas le moment de lambiner ici. Le Xatu se posait alors sur un des mausolées proche des deux personnes en piaillant sur le jeune homme.

"Quoi ?! Tu vois pas que je réfléchis ?! Oui, merci j'ai vu ! Sérieux, t'es sûr de toi ? Ok ok..."

Le regard des deux comparses se tournèrent brièvement vers la femme ; qui devait probablement être confuse face à cette scène, avant de se retourner l'un vers l'autre, l'ignorant de nouveau.

«Non, tu te fiches de moi, c'est obligé... Comment ça, que je me regarde dans une glace avant de parler et tu t'es vu dernièrement ? Mon pauvre volatile, t'as aussi fière allure qu'un Poichigeon en cage sur ton perchoir.»

Le Xatu n'eut à peine le temps de décoller pour essayer de picorer le crâne de son propriétaire que ce dernier l'avait déjà renvoyé à l'intérieur de sa Pokeball d'un rire satisfait. Il se saisit d'une autre Pokeball afin de remplacer le piaf qui aurait une dent contre lui pour un certain moment, le dis remplaçant ne se manifestait cependant pas, sa ball restant dans les mains de son propriétaire.

Il daignait d'ailleurs enfin prêter à la jeune femme qu'il avait apparemment, probablement, sûrement bousculée et se mit à son niveau pour s'adresser à elle d'une voix mielleuse, le tout accompagné d'un sourire presque trop parfait.

«Bonsoir, mon copain ; vous savez l'oiseau que je viens de renvoyer dans sa Pokeball, vient de me dire que je vous ait bousculé un peu plus tôt, je m'en excuse mais il vous arrive souvent de supplier pour votre vie dans ce genre d'endroit ?»

Comme il est bon parfois de se sentir normale. Faire semblant d'être quelqu'un d'autre. Non. Non tout ça c'est bon pour la plèbe. Mais le monde n'est pas prêt de se sentir proie. L'Homme préfère se voir comme le prédateur ultime. Même si Elianna se sent de moins en moins confortable dans la peau de cette Lilly.
Pour le coup son interlocuteur semblait plus centré sur lui même qu'à l'accoutumé. D'habitude la personne se penche, s'inquiète de l'état de la dame. Parfois elle en profite même pour glisser une lame dans leurs entrailles. Bien! Mais pour autant il commence à s'excuser et à la gratifier de ce sourire que portent les coupables. A l'écouter, il n'avait rien vu. Son sbire était finalement efficace, le dispositif agissant efficacement. Donc il faut en déduire qu'en plus d'avoir retiré la vie à un enfant, il se déplaçait avec aisance.
Elianna finit d'épousseter son linge tacheté et afficha un visage faussement rassuré. Un dialogue entre deux acteurs?

«Et bien... Voyez par vous même. J'ai suivit le meurtrier dans les dédales de ce cimetière pour finalement tomber sur le corps sans vie de mon propre fils! Je pensais juste que[...] vous étiez le responsable et que mon heure était arrivée. Excusez moi pour la méprise.»

Elle n'avait plus la force pour déplacer le lourd socle de protection du caveau, mais surement que son nouvel ami voudrait vérifier ses dires. Et puis qui aurait des doutes face à une femme si faible, apeurée et seule dans ce genre de décors?

«Mais vous ne pouvez pas être ici par hasard. Vous aussi vous êtes à la recherche d'un proche disparu?»

Autant savoir ce que cet empêcheur de tourner en rond veut. Et surtout si cela a un rapport avec elle.

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