La fin d'une ère [ 1e partie Libre - 2e partie Walter/Aaron] [S3]

La salle était verrouillée, Silicio s’étant en plus installer contre celle-ci pour en faire une entrée encore plus impénétrable. Moi, j’étais confortablement installé dans mon siège, ne ratant aucune miette des réactions de chacun. Quel siège, me demanderiez-vous. Nul autre que celui qui était positionné devant le dispositif de contrôle des caméras de surveillance, celui-ci n’étant évidemment pas relié au réseau informatique de la base pour des raisons de sécurité. Les caméras étaient discrètes, cachées. On ne pensait pas aux caméras. On ne pensait pas qu’elles étaient là en regardant vers elles, camouflées dans les murs et l’environnement de la base. Des mesures de sécurité.

Je vous ai certes dis qu’à la fin de mon annonce, je disparaissais. Mais je n’ai jamais précisé où j’ai été téléporté.

Différents comportements se distinguaient. Certains fuyaient lâchement sans le moindre mot, tandis que d’autres ne semblaient pas avoir réellement compris l’intérêt de la Némésis. Heureusement, il y avait des personnes comme Alexander, niveau Commandant. Enfin quelqu’un qui était conscient de tout ce qui était impliqué, et qui faisait le bon choix en décidant de rejoindre l’Abyss. Quel dommage qu’il se soit dévoiler si tard… Je suis sûr que nous aurions pu bien nous entendre.
J’ai bien l’impression que l’âge d’or de la team avait été du temps où des Commandants possédant la hargne et les épaules nécessaires, tel que Daeron ou Adweyrin, étaient encore présents. Strauss s’y serait plu. Bah, je lui souhaite de vivre ça à Abyss. Je songerai à le recontacter à l’avenir.

Maya et Shiro ne semblaient pas avoir vraiment compris l’intérêt qu’il y avait avec ce monstre, et donc quel avait été le but de la Némésis et surtout d’Eon. Dans quoi s’étaient-ils fourrés sérieusement ? Ils étaient surtout devenus des acolytes de criminels, si ce n’est des criminels directement. Il y aurait de quoi faire avec eux. Tant pis ! Il fallait prendre le temps de réfléchir sérieusement à ses choix. Je serais là pour le rappeler. Heureusement qu’il y avait eu des sbires comme Vlad et son Métamorph plutôt surprenant et Walter en invité surprise. Abyss renforçait donc ses rangs, et je m’en réjouissais.

Toute la scène avait été enregistrée et ferait parti de toutes mes données, soigneusement copiées et recopiées. J’étais libre de diffuser des informations de cette entrevue à loisir. Et même plus encore. Je suppose que tout cela dépendrait de mon humeur, de mes envies et de mes relations avec les uns les autres.

Je zyeutais les caméras pendant un moment encore. Entre les uns qui se croyaient discrets à vouloir s’approprier des souvenirs et les autres qui, dans un élan de curiosité, se dirigeaient vers les quartiers de Commandants. Enfin, une personne en particulier. Je laissais faire, puis me décidais au bout d'un moment d’une part à désactiver, puis détruire ce système de surveillance, et d’autre part de sortir de la salle, tout en rappelant mon Noacier. Afin de ne pas être repéré, je passais par un réseau de couloirs secrets, installés et cachés depuis que ce bâtiment avait été utilisé comme QG Zodiac. Rares étaient ceux les connaissant. Ils me permettaient de rapidement me déplacer à travers le bastion, et ce en toute discrétion. Je m’approchais donc mes anciens quartiers, après que le visiteur se soit permis d’y entrer, n’y trouvant que du vide.

Je toquais à mon tour, avant d’y rentrer.

« Ce n’est plus chez moi, tu sais. Jolie prestation entre le cratère et tout à l’heure. Je vois qu’Abyss te donne du peps. Transmet mes excuses à Alexander de ne pas être resté pour écouter ce qu'il avait à dire, ainsi que mes amitiés. »

HRP:

Voyez-vous ça ! Notre petit comique de service semblait tout émoustillé devant mon apparition soudaine. Je dois dire que son entrée chez Abyss et le rôle qu’il avait eu avait tendance à attiser mes intérêts personnels. Il était dommage de rater une occasion de faire une petite… Entrevue avant de partir préparer chacun de son côté le prochain spectacle de grande envergure.

Walter s’était donc trouvé un but parmi cette nouvelle organisation. Mais vouloir s’amuser à sa façon, profiter de la vie telle qu’on l’entendait, ou en tout cas préparer ses armes pour cela, n’était-ce pas déjà un vrai but en soi, pour des criminels de ce genre ? Profiter d’une liberté sans limites, avoir le pouvoir d’influer sur les masses voir sur l’histoire… A méditer. Il avait néanmoins un point sur lequel il avait raison : Strauss avait eu l’éloquence nécessaire pour attirer d’autres sbires chez Abyss. Il faut dire les choses telles qu’elles étaient : le désormais ex-commandant avait évidemment les qualités nécessaires pour de part ce style tournant autour d’une élégance certaine. La parole s’y associait. A chacun son style après tout, entre ceux appréciant l’élégance, d’autres la discrétion, certains les serpents, ou encore la puissance brute, les monotypes… Je n’entrais dans aucune de ces catégories cela dit. Simplement des Pokémons que j’apprécie et possédant les qualités nécessaires pour être insaisissable.

Je n’eu le temps de répondre que quelqu’un d’autre apparu, interrompant déjà notre discussion. Enfin deux personnes. Quelle surprise. Aaron d’Istria, le sbire recruté par mes soins, poursuivi par un autre. Il devait voir à travers moi une figure qui saurait le protéger de la mort étant donné ma prise en charge de sa personne. Amusant comme vision des choses me concernant.

Walter semblait plutôt bien le connaitre. Et visiblement il était question de quelque chose avec Maya, celle qui avait tout de même réussi à faire son petit effet tout à l’heure, en osant insulter les criminels de notre trempe. Il fallait le noter : elle avait adopté une certaine confiance. Dommage pour elle qu’elle s’était mise dans une situation des plus… Délicates, si ce que je comprenais d’Aaron et elle se vérifiait.

Pendant que la recrue d’Abyss agissait, je pris une Pokéball en main. De celle-ci se libéra un créature imposante qu’Aaron devait bien connaitre désormais. Gayla, mon Carchacrok. Puisque le sbire attaquant le cadet du groupe semblait à tout prix vouloir terminer le travail, étant donné qu’il s’agissait de celui ayant tué sa mère, je me devais d’intervenir.

« Bloque-moi ce trouble-fête d’un Tourbi-sable, Gayla. »

C’était plus amusant comme ça. Retenir l’agresseur en captivité, le laisser se faire fouetter par un sable tourbillonnant, et en même temps le calmer un peu, sans le tuer.

« Un coup de chance pour toi que la team soit désormais dissoute. Agresser ce qui aurait été un de tes petits camarades n’aurait pas été un comportement approprié. Le faire devant un Commandant, quitte à vouloir s’en prendre à lui… Encore moins. Dans de telles conditions je me serais permis de te sanctionner comme il se doit. Cela dit, rien ne m’empêche de défendre Aaron. Je l’apprécie plus que toi. Une punition, plus sévère que des lignes à copier. »

Je m’amusais à comparer ça indirectement à un cas d’école. Du harcèlement, un risque de phobie « scolaire » pour l’agressé, toutes ces histoires-là. Je m’avançais vers eux, abaissant l’arme de Walter d’une main étant donné que j’avais piégé l’agresseur du Tourbi-sable. Et puis, la présence de Gayla imposait tout autre chose.

« Plus très longtemps là pour l’aider, tu dis ? Je ne pense pas, non. A moins qu’il ne décide de rejoindre la ligue, mais il y aurait des risques à travers cette décision. Je ne te cache pas que je compte m’amuser avec ceux décidant de les rejoindre. Bref ! Calme tes ardeurs Walter, nous n'en sommes pas encore là. »

Je ne voulais pas dire que je réfutais complètement l'idée que proposait le drogué du café. Juste, chaque chose en son temps. Il fallait y aller progressivement.

« Tu tombes bien Aaron. Nous allons pouvoir constater tes progrès. Reprend ton souffle, détend-toi, nous ne te ferons rien. Tu es en sécurité avec nous. Mettons de côté ton agresseur pour l’instant, il n’ira pas bien loin et ne fera pas grand-chose. Au pire des cas, Walter, tâche-le de le maintenir sage. Et en vie. En fait, je me posais une question, Aaron. Que comptes-tu faire par la suite ? Désires-tu continuer dans ta lancée et rejoindre Abyss ? Ou préfères-tu prendre un autre chemin ? Je suis sur que Walter serait ravi de t’accueillir là-bas, n’est-ce pas ? »

HRP:

Aaron exprimait enfin ce qu’il ressentait réellement. La franchise, l’honnêteté de ce qu’il pense et de ce qu’il voulait faire se ressentait. Peut-être n’était-il déjà plus juste un simple gamin un peu pleurnichard. C’est bien, il faut se renforcer. Mais en prenant une voie ou une autre, le mal avait déjà été fait : mon emprunte avait déjà marqué son esprit. Les graines que je semais parasitaient déjà bien des esprits et des lieux, démontrant l’influence que peut avoir une personne sachant utiliser son cerveau sur son monde.

Je laissais le temps à Walter de répondre. Une bonne réponse de sa part, selon moi. Ne pas le forcer, mais le prévenir et argumenter afin de choisir le pour et le contre de sa décision. Et j’apprenais notamment que Maya était la petite amie de ce cher jeune homme. Peut-être que cela l’influencerait pour rejoindre la ligue. A moins que… ? Mhmh.

« Méchant, gentil, peu importe, utilise les termes que tu veux si ça peut t’aider à définir ce que tu as besoin de définir. Si on me considère comme le grand méchant de tout cela, ce qui est probablement vrai, j'en suis tout à fait conscient, et bien à vrai dire, je m’en fous. Ce qui compte est la réalisation de ce que je veux faire, peu importe les moyens que je choisis pour y arriver. Tant que c’est raccord avec mon être, tu vois le truc ? »

Je marchais un peu, passant à côté de lui, claquant des doigts avant de faire une petite tape amicale sur son puissant dragon. L’idée était de le pousser à choisir selon ce qu’il sentait le mieux pour lui, le plus raccord à sa personnalité. Choisir une voie risquée en rejoignant la ligue ? Oser faire parti d’Abyss quitte à asseoir un statut de criminel ?

« Walter n’a pas forcément tort. Et comme je l’ai dit, j’ai quelques projets, et la ligue risque de ne pas être ménagée. Attention à ne pas subir de dommages collatéraux en les préférant. Peut-être peuvent-ils t’offrir les moyens de devenir cet opposé que tu penses être, même si en soi, on se ressemblera peut-être plus que tu ne le crois. D’ailleurs, revenons un instant sur leur but, à eux. N’était-ce pas de donner une nouvelle chance aux âmes qui n’ont été épargnés par toute cette folie ? Ou bien par mes actes ? Pour avoir vécu la puissance de la créature de la porte, je peux t’affirmer qu’ils sont nombreux… Peut-être est-ce là-dedans que tu te révéleras en opposé. Peut-être d’ailleurs pourrais-tu même avoir une chance de corriger ce que ce sbire t’a fait : te retirer ta propre mère. »

Je faisais exprès de faire attendre la réponse sur où est son père. Je voulais d’abord lui donner quelques clés pour bien réfléchir à ce qu’il ferait. Au final, sa décision n’importait que peu. Pour moi, c’étaient surtout les actes qui en découleraient que je voulais voir.

« Quant à ton père, ne faisant plus parti de la Némésis, et celle-ci sensée être désormais dissoute, je n’ai plus rien qui me pousse à retenir ton père, si ça peut te rassurer. Cela dit, rien n’empêche d’autres Némésis de vouloir quelque chose de sa part. Je lui ai néanmoins parlé d’Abyss, de toi, de leur but, tout ça. Qui sait ? Peut-être que lui aussi rejoindra Abyss et y trouvera son compte ? La ligue n’est pas forcément dans le droit chemin, après tout. Je le répète, les notions de méchant ou de gentil peuvent paraîtres dérisoires face à l’objectif que l’on se donne. Tes choix et tes actes te définiront, Aaron. Bienvenue dans le monde des grands. »

Cette fois, ça y est. La menace d’Aaron me fit éclater de rire. Cette période de tension pour tellement de gens face à l’incertitude de l’avenir était un délice. Le jeune homme, déjà crispé, ne pouvait se retenir quand on parlait de Maya. Les sentiments étaient aussi forts que ça, hein ? Quel dommage, vraiment. Enfin, pour lui. Personnellement, il y avait une délicieuse petite flamme qui venait d’être alimenté. Elle se mêlait d’une curiosité mauvaise. Pas mauvaise pour moi.

« Visiblement si, il y a besoin d’une leçon ! En faisant le choix de me menacer tu fais le choix de mettre Maya en danger. Garde bien les yeux sur elle, on ne sait jamais quand est-ce qu’une personne va disparaître dans l’ombre d’un tapis. Tu auras peut-être besoin d’une force… Chaotique, pour empêcher cela. »

Référence à la créature possédée par Abyss. Walter lui fit une remarque pas dénué de sens concernant l’avis de son père. Même s’il ne le connaissait pas, j’étais d’accord pour avoir vu ce qu’il en était. Cela dit, si ça pouvait lui permettre de le pousser à rejoindre l’organisation, en plus de ma menace, c’était le bienvenu. Je pris le numéro donné par la « mascotte » de la nouvelle organisation, le rangeant après un rapide coup d’œil. Je rappelais alors mon Carchacrok, pour ensuite faire appel à Kedavra.

« Ce sera tout ce que j’ai à dire. Oh, juste avant, permets-moi de me corriger. Ce sera peut-être pas un tapis qui en sera la cause, » suggérais-je en lançant un regard au prisonnier du Tourbi-sable, qui en voulait à Aaron. Désormais, il était bien au courant de cette relation entre Maya et lui. Après sa mère, quelle meilleure cible que sa petite amie ? Je claquais alors des doigts, une fois Walter disparu, non sans lui avoir fait la poche. Il avait raison : autant en profiter, c’était servi sur un plateau d’argent. « Kedavra ! Nous avons un passager à déposé en plus. C’est parti. »

Et c’est ainsi que l’agresseur de celui que j’avais recruté, et moi, disparaissions d’une téléportation. Je déposais le passager imprévu quelque part, avant de repartir sans un mot à son égard. Au moins, avec cette manœuvre, il ne ferait pas de suite du mal au fils de sa victime… Quelle acte de bonté de ma part, ma parole.

HRP:

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