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 Les vestiges du passé [Aaron]

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MessageSujet: Les vestiges du passé [Aaron]   Les vestiges du passé [Aaron] EmptyLun 31 Oct 2016 - 13:22

Sora avait mis les pieds que deux fois à l'Imaginarium, jusqu'aujourd'hui. La première fois, c'était en tant que dresseur. Cette ville haute en couleur était un passage incontournable dans sa quête des badges. Il y avait vaincu le Champion alors en titre à cette époque et non pas sans difficulté ; il se souvenait encore y avoir laissé beaucoup de sueurs et et d'énergie. La deuxième fois, c'était en tant que joueur. En effet, après sa nomination au Conseil des 4, le jeune homme avait décider d'y retourner pour fêter ce « nouveau départ ». Je vous laisse imaginer le décor : que ce soit le champagne qui coule à flot, les pokédollars qui passent de main en main, ou encore le bruit assourdissant des machines à sous, tout semblait montrer qu'une personne célèbre ou riche (Sora pouvait maintenant se réjouir d'être l'un et l'autre) était de passage. Il aurait pu en garder un bon souvenir, mais des journalistes - certainement influencés par les discours de la Team Nemesis - l'avaient pris en photo et pendant plusieurs semaines, le nouveau Conseiller avait fait les couvertures des Tabloïds, décrit comme une starlette capricieuse et pourrie gâtée qui préférait lapider son argent dans les jeux que sauver le monde. Autant vous dire qu'après cet épisode désastreux, le jeune homme n'avait plus aucune envie de montrer le bout de son nez à l'Imaginarium.  

Pourtant, le voilà de nouveau de retour dans la métropole qui ne dort jamais. Non pas par son propre désir, mais à cause d'une mission dont il était investi. En effet, la Ligue l'avait sollicité pour être l'invité spécial d'une conférence sur la préservation de l'écosystème ou une connerie de ce genre. Sora avait l'impression d'être méchamment puni, mais il se doutait bien que c'était surtout pour lui une occasion de se racheter une bonne image auprès des habitants locaux. Il devait donc ne faire aucun pas de travers.

Un chauffeur privé vint le chercher à l'aéroport. Sur la route qui le menait à l'hôtel où aurait lieu la conférence, Sora attarda son regard sur le paysage de la ville. Il avait beau être venu déjà deux fois, il ne pouvait pas s'empêcher d'être stupéfait. Tel un gamin qui venait dans le parc d'attraction de ses rêves, il était émerveillé par les lumières qui étincelaient dans l'obscurité, les couleurs vives qui attrapaient son regard et les rues noires de monde. L'Imaginarium était une fête qui ne s'arrêtait jamais ; le temps était une donnée qui avait peu d'importance pour ses joueurs venus du monde entier.
Un bâtiment retient toutefois plus que les autres l'attention son attention. Il demanda au chauffeur de s'arrêter. Ce dernier ralentit soudainement mais ne s'arrêta pas pour autant. Il se retourna vers le Conseiller, l'air légèrement gêné.


« Monsieur, nous avons déjà pris du retard.. La conférence risque de débuter sans vous.. »


Sora posa sa main sur la poignée de la portière. Il voulait faire comprendre à l'homme qu'il était déterminé à descendre.

« Ce ne sera pas long, je vous le promets. »


Le chauffeur fit une moue perplexe, mais consentit finalement à s'arrêter. Sora descendit du véhicule et se dirigea vers le bâtiment qui avait retenu son attention. C'était l'arène de l'Imaginarium, mais  pas tel qu'il l'avait connu. Lorsqu'il était venu la première fois, pour défier le Champion, il se souvenait d'un bâtiment qui captait l'attention de tous les passants, à l'image de la ville qui l'entourait. Or là, l'arène était en totale inadéquation avec les  immeubles voisins : c'était un bâtiment en ruines qui semblait avoir été délaissé par faute de temps. Sora savait que la Ligue avait finalement  retiré tout Champion de l'Imaginarium, mais il ne se doutait pas qu'on aurait laissé l'arène telle quelle.

Le jeune homme s'approcha du bâtiment et fut surpris de découvrir que les portes étaient ouvertes. Il en profita donc pour jeter un regard à l'intérieur, sous le regard furieux du chauffeur qui dans le même temps surveillait nerveusement sa montre.
Inoccupé, le bâtiment avait des allures de maison hantée. Si Sora n'avait pas ses compagnons accrochés à sa ceinture, il aurait certainement pris ses jambes à son cou. Alors qu'il se dirigeait vers le terrain où se déroulaient auparavant les combats, il remarqua que la salle était allumée. Une silhouette se dresse au-milieu de celle-ci. D'où il se trouvait, le Conseiller ne pouvait savoir si il avait en face de lui un homme ou une femme.


« Décidément, on ne peut pas être seul un instant dans cette ville.. »

Sora s'approcha doucement, les mains dans les poches. Il afficha, comme à son habitude, un sourire joueur.

« Où qu'on soit, même dans un endroit aussi isolé et délaissé qu'ici, on trouvera toujours de la compagnie. »

Aimait-il se donner des airs de vieux sage ? Oui.
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Ethan Runefield
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MessageSujet: Re: Les vestiges du passé [Aaron]   Les vestiges du passé [Aaron] EmptyLun 31 Oct 2016 - 20:48

Vos visages reflètent les couleurs de la corruption; vos voix assènent mon cerveau de réprimandes bien trop justifiées. Je ne sais comment considérer cela, je ne sais comment l'estimer. La folie de cette atmosphère m'oppresse des péchés que j'ai bien trop connus. Avais-je une seule fois idée de revenir sur les lieux de tant de crimes ? Ce passé est brumeux, volatile. Il n'est qu'un tableau figé sur les murs d'un palais d'argent. Son cadre n'est plus que les restes de vos bras dansants; un mal imaginaire me lacère à chaque fois que mes yeux se posent dessus. Pourtant, cette île entière n'est que l'association de ces pâles souvenirs. Je n'ai pas d'autre racine sur cette terre perdue. Tous les chemins me mènent vers ce deuil.

Vous dansez au rythme des lumières dans la pénombre, les sons s'entre-croisent avec les murmures. L'air est lourd, malade, empli de parfums étouffants. Ce malaise me rend nostalgique, sans doute aussi un peu heureux. Le temps est passé, il a continué sa route sans m'attendre. Et pourtant, j'ai la sensation de le retrouver à chaque croisement de rue. Les passants sont si différents, mais ils ne m'inspirent que des traits flous, sans saveur. Naïvement, je suis vos pas félins. Adroitement, vous dirigez mes envies et obsessions. Je sens lentement les prémices d'une famine qui s'installe au fond de mes entrailles; une famine qui ne convoite que chaleur et égoïsme. Au bout de tous les regards ne se dressent que des casinos, qui laissent place à des hôtels, à des bars, puis à d'autres casinos. Entre deux bâtiments se creusent des ruelles, desquelles se dégagent des odeurs vulgaires et familières. Puis, au-delà des cris, des jetons qui s'entre-choquent, des billets qui dansent, des verres qui claquent, j'entends vos ricanements prendre de plus en plus d'assurance.

Les souvenirs heurtent la réalité. Je me défais de vos caresses possessives. Là n'est pas le temple de la moquerie. Ce lieu n'est ni jugement, ni débauche. Ce ne sont que des murs de pierre et de verre, vides d'un impérialisme dont ils étaient le symbole autrefois. A présent, ils n'abritent que froideur et abandon. La clef est d'argent, la serrure est de rouille. L'humidité agresse ma peau et mes sens. Mais je ne perçois que la beauté brisée d'un temps écoulé. Le calme est opprimant, au coeur d'une ville qui ne connait pas le repos. Néanmoins, il n'est jamais éternel. Les pas et les mots résonnent aisément entre des murs oubliés. Mes yeux sans pigment s'adaptent plus que de raison à l'obscurité du lieu, et je peux discerner maladroitement quelque chose d'abject et d'intéressant dans ce visage qui me semble presque familier, tandis que vous serrez et pincez des lèvres en signe de désapprobation.

« Le principe de l'humain n'est-il pas d'être attiré par la compagnie ? »

Je faisais un pas en avant, puis un second, avant de pencher la tête sur le côté. Je pouvais partiellement distinguer la physionomie de Sora, que je n'avais jamais eu l'occasion d'observer. Il n'avait pas ces traits flous comme le reste de la population; probablement était-ce parce que j'acceptais d'y accorder un tant soit peu d'intérêt. J'avais perdu cette notion depuis bien trop longtemps pour en comprendre son origine exacte. Je savais cependant que je pouvais toujours espérer saisir quelques bribes de la logique qui régissait ce monde, et qui expliquait l'absence du hasard dans lequel il était si simple de croire. Derrière vos sifflements amers, vous parvenez à ressentir la curiosité enfantine qui me collait à la peau comme une sangsue, et de laquelle vous tentez vainement de me décrocher.

« Il est en revanche étrange qu'elle soit aussi improbable. »

Les signes de la confiance s'inscrivent dans ma voix, et vous percevez cela comme une menace camouflée. Loin de moi l'idée de créer une quelconque sympathie; je préfère encore mettre cela sur le compte de mes souvenirs orgueilleux. Je n'ai, je crois, jamais oublié cette sensation que ces murs imprégnaient dans mon esprit. S'ils ont abrité d'autres âmes, et eu d'autres histoires, j'ai, durant un temps, été le maître des lieux que j'ai pu construire. Aujourd'hui encore, je crois bien que je me refuse à abandonner un tel sentiment.
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