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 [Solo] Bill.

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Rev Vanitas
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Rev Vanitas


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MessageSujet: [Solo] Bill.   [Solo] Bill. EmptyMer 16 Sep 2020 - 22:33
Où suis-je ? Il fait noir, et je ne me souviens de rien... Ma tête... fait très mal...

Il finit par émerger. Bien que ses yeux se soient ouverts, il faut un certain temps avant que l'obscurité laisse place à des taches lumineuses devant ses yeux, puis enfin, sa vision se stabilise. Il regarde autour de lui, en grimaçant, l'effort réveille des courbatures, et une douleur aiguë. Il est sur un lit, dans une pièce très petite, avec très peu de meubles, et tous en bois. C'est assez... rustique. Une commode, un bureau et une chaise, et une fenêtre dont le store est baissé, ne laissant presque pas passer le soleil. Quelle heure peut-il bien être ? Difficile à dire dans de telles conditions.

Il aimerait bien bouger, mais son corps ne répond pas. Pas envie, pas de réponse, pas de réaction. Il a trop mal, et il est trop engourdit. Ne peut-il pas rester cinq minutes de plus au lit ? C'est tellement mieux ici, pourquoi tenter de faire des efforts ? Voilà le message que son corps tente de lui faire passer. Las de finir presque en sueur pour déplacer son bras de seulement quelques centimètres, il soupire. Il abandonne. Et, sans s'en rendre compte, alors qu'il voulait simplement se détendre, il se laisse à nouveau aller à l'inconscience.

Il ouvre à nouveau les yeux.

Cette fois-ci, il semble qu'il a véritablement repris ses esprits. Enfin, si on veut. Il peut tourner la tête, regarder par la fenêtre, le store cette fois-ci relevé, et déduire qu'il doit être proche de midi, vu comment le soleil est levé. Il peut se relever aussi, cette fois-ci. Il peut soulever la couette, et regarder son corps. Il est couvert de bandages et de pansements, à la façon d'une momie. Qu'est-ce qui a bien pu lui arriver ?

Un flash lui vient en mémoire. Elianna Jess, la sorcière. Son visage froid et dénué de sentiments, ses horribles Pokémon, et ses instruments de torture. Le blond se met à trembloter, cherchant du réconfort en se vautrant au creux du drap et des coussins. Comme si cette couette était un abri magique qui pourrait faire fuir Elianna et ses fantômes.

Et alors qu'il tremble, la porte s'ouvre brusquement, lui arrachant un haut le coeur. Elianna vient le chercher ! Il hurle en recouvrant son visage sous les draps. Son coeur bat très vite alors qu'il tente de voir à travers le tissu. C'est comme s'il n'y avait personne à la porte.

Prenant finalement son courage à deux mains, il finit par baisser la couette. De quelques centimètres au début, puis, exhorté par une petite voix, entièrement. Rien, toujours rien. Il n'y personne à la porte. Pourtant, il entend bien du bruit. Se redressant encore plus, il finit par voir deux formes, très petites. Il s'agit d'un Miaouss de Galar et de son évolution, Berserkatt. Les deux regardent le jeune homme, un sourire sinistre dévoilant leurs dents tranchantes, comme s'ils retenaient leur respiration. Le jeune homme fait la moue, vexé de s'être laissé effrayé par des chats, aussi étranges soient-ils.

Le plus grand, le Berserkatt, miaule quelque chose dans leur langage, et frappe le Miaouss derrière la tête, l'envoyer valser vers le couloir, de l'autre côté de la porte. Le Miaouss rebondit contre le mur, pour retomber sur ses deux pattes, avant de s'échauffer en courant sur patte. Puis, il file droit comme une flèche. Laissé seul avec le Berserkatt, le blond s'engage avec un concours de « qui détournera les yeux le premier » avec le félin. Finalement, trop mal à l'aise, l'humain regarde ailleurs. Pourtant, le Pokémon de type Acier continue à le fixer, avec ce sourire faussement amical.

Il faut quelques minutes à l'autre pour revenir, toujours en courant les bras ballants dan le dos, à la Naruto run. Mais cette fois, la porte s'ouvre complètement, laissant passer une femme très étrange. Ses cheveux et sa peau sont sombres, vêtue de violet et de lilas, des habits qui rappellent à la fois une mondaine qui suit scrupuleusement les dernières tendances, et une scientifique en blouse.

Enfin debout ? Comment vous sentez vous ?

Sans vraiment attendre de réponse de sa part, la femme se dirige vers le lit avant de se pencher sur son « patient » et de tripatouiller son visage et ses bras.

Où... où est-ce qu'on est ? Comment je suis arrivé là ?

Sans se soucier des cris de protestation, elle lui enfonce ce qui ressemble à un thermomètre dans l'oreille, avant de répondre.

Vous êtes dans mon labo, dans la banlieue de New Lakit. Quand à l'autre question... Aucune idée, je vous ai ramassé dans la rue, à moitié mort.

Grommelant pour chasser la douleur et le mal de tête, il retrouve peu à peu ses esprits. Quelque chose cloche dans ce récit.

Vraiment ? Vous ramassez les inconnus, comme ça, dans la rue, vous ? Il se met à tousser, la violence est telle qu'on dirait que ses poumons cherchent un moyen de s'échapper de son corps.

Heh, vous faites bien le fier pour un macchabée sorti de la gouttière. Enfin je ne vous en veux pas. En fait, je comptais passer mon chemin, et peut être que j'aurai fini par appeler une ambulance, prise de remords. S'il fallait se mêler de toutes les petites affaires de la pègre de cette île... Un mort de plus ou de moins trouvé à 4h du matin, on n'est plus à ça près.

Il rirait bien s'il n'avait pas aussi mal aux côtes. Dans ce cas... Je peux vous demander ce que j'ai de si spécial pour avoir attiré votre attention ?

L'autre range ses outils, claquant dans ses mains. En voilà, une excellente question. Votre sang contenait quelque chose qui m'est très précieux, voyez-vous. Un agent paralysant, très rare, et très précieux. Une de mes petites chéries l'a détecté en vous passant dessus, c'est vous dire ! J'ai immédiatement fait demi-tour pour vous ramasser. Vous pourrez lui dire merci tout à l'heure.

Il vacille, son regard se porte au-delà du lit. Les deux horribles chats continuent à le fixer, cachés dans la robe de leur maîtresse. Bon, déjà, si elle a dit qu'il pourrait les voir plus tard, ces deux-là ne sont pas ses « petites chéries ». Mais rien qu'à voir ces deux là, il n'a aucune envie de rencontrer les autres.

Ça explique... que vous m'ayez emmené ici, plutôt qu'à l'hôpital. Mais pourquoi ne pas avoir contacté la police.

Elle affiche alors un grand sourire, avant de fouiller dans ses poches pour en sortir une cigarette.

Oh, la police. Vous tenez vraiment à jouer au jeu du petit citoyen innocent avec moi ? Je sais reconnaître de faux papiers lorsque j'en vois, monsieur X, si cela est votre nom. Un bon conseil, vous auriez plus à perdre que moi. J'ai des papiers en règle, moi au moins. Arg, touché. Il n'allait pas pouvoir avoir l'avantage sur ce terrain là. X n'est pas son vrai nom, seulement un nom d'emprunt sur ses faux papiers.

Satisfaite, elle allume sa cigarette, avant de s'amuser à faire un cercle de fumée.

Soyez tranquille, je n'ai aucune intention de prélever vos organes. Regardez-vous, paniqué comme un Nidoran... Je ne m'intéresse pas au trafic humain. Seules les toxines m'intéressent, et je me suis plus que servi avec vous. C'est d'ailleurs bien pour ça que j'ai pris la peine de vous soigner. Et c'est aussi pour cette petite compensation que vous vous en sortirez sans aucune facture. Vous avez de la chance, avec moi les petits délinquants que je recouds doivent bien souvent abandonner le butin pour lequel ils se sont pris une balle.

Si je comprends bien vous... vous n'êtes pas vraiment du côté de la loi, pas vrai ?
Elle hausse les épaules, faussement peinée.

Justice, bien, mal, je me moque complètement de tout ça. Seules mes recherches m'importent, la façon dont je me procure l'argent pour les mener ne regardent que moi.

Et donc... pour changer de sujet, c'est où ici, exactement ? Il tente de se relever pour voir par la fenêtre, mais il s'écroule tout aussi tôt.

Vous êtes au centre de recherches Akanegaki, c'est à dire, le mien. Je suis Mauzika Akanegaki, chimiste et propriétaire du salon de thé « Safran », à Mégapagopolis. J'ai également été Championne d'arène, mais cette partie de ma vie est bien derrière moi. Je ne m'intéresse maintenant qu'aux toxines, aux molécules, et j'en fais des poisons. Ou de délicieux gâteaux. Elle ponctue cette dernière phrase d'un sourire franc.

A vous de répondre à mes questions, à présent. Et je vous conseille d’obtempérer de plein gré, à moins que vous ne vouliez coucher dehors. Et dans votre état, je vous le déconseille.

Il grommelle en hochant faiblement la tête. Il ne va pas s'amuser à jouer aux petits malins dans l'état où il se trouve.

Je ne veux pas un résumé de votre vie, alors soyez bref. Qui êtes-vous, et qu'avez vous fait pour vous retrouver de cette situation ? Vous n'êtes pas vraiment réglo non plus, je me trompe ?

Il déglutit avant de répondre, tentant de saliver un peu pour soulager ses lèvres. Il tuerait pour un grand verre d'eau.

Je suis comme vous, je me vends au plus offrant. Je suis en quelque sorte, un mercenaire, un homme à tout faire. Disons que j'ai.. j'ai fait une mauvaise rencontre. Même pas dans le cadre de mon travail. Je me suis enfui grâce à …. Grâce à...

Parler de l'épisode d'Elianna Jess fit remonter petit à petit des souvenirs. Des souvenirs pas très agréables, qui reviennent sous la forme de flashes. Il se revoie, suspendu comme un Groret, et surtout avec les marques... Les marques qui le fixent... Et qu'est-ce qui l'a sorti de ce maelstrom ? Ah oui... Il y avait eu cette voix, et il s'était fait téléporter. Ça fait tit dans son esprit.

Mes...Mes Pokémon ! Je n'étais pas seul ! Où sont-ils... Où sont-ils !?

Agité par une fièvre nouvelle, il se met à fouiller ses draps, à regarder ses vêtements. Mais la fatigue le rattrape bien vite, de grosses gouttes de sueur perlent avec abondance, avant qu'il ne s'écroule, non sans jamais s'arrêter de fouiller.

Alors, il ressent une piqûre et une vive douleur au bras. Sans qu'il s'en aperçoive, la femme s'était approchée. A présent, elle glisse une seringue dans sa poche.
Ce n'est pas de la morphine, mais c'est un produit... Qui va vous détendre. Il serait vraiment mal venu que vous ne vous agitiez dans votre état.

Il se laisse aller aux toxines, se détendant sur son lit. Mais des larmes se mettent à couler le long de ses joues. Attendrie, Mauzika caresse doucement sa joue, essuyant les larmes avec ses pouces.

Pauvre petite chose... On veut jouer les gros durs, on veut jouer les plus malins, et on se retrouve démuni sans ses Pokémon... Allons, allons, je ne suis pas un monstre. Je voulais juste savoir... Enfin bref. Reposez-vous pour ce soir. Demain, nous chercherons vos compagnons. Je suis sûr qu'ils ne sont pas loin.
Allez, reposez vous. Vos blessures sont à peines fermées, et votre organisme est tout juste nettoyé. Mais il va falloir plus de temps pour que vous soyez totalement réhydraté et remis sur pieds.

Elle tire sur sa cigarette une dernière fois, un grand sourire et une sorte de lumière mauvaise qui semble briller au fond de ses yeux, à l'image de ses deux félins abrutis.


*
**

Le laboratoire de Mauzika n'avait de labo que le nom. Il s'agissait en fait d'une maison un peu bricolée, avec un espace de recherche bâti à côté. On se croirait dans le laboratoire du Lac Hylia, dans le jeu Zelda : Ocarina of time. A l'image du dit labo, il y avait même de grand aquariums et un petit lac artificiel. L'eau sert aux plantations, ou à accueillir des spécimens marins. En effet, la propriété, délimitée par une simple clôture en bois, un peu à l'extérieur de la ville, servait d'abri à divers insectes, plante ou autres Pokémon qui sécrètent du poison. Il s'agit donc plus d'une sorte de maison de campagne aménagée.

Il attend dans une sorte de cuisine, là encore, à peine aménagée, qui titre presque sur une table de laboratoire, type de celle qu'on a tous pu voir au lycée, avec le robinet en plastique bon marché. Il s'est levé, aidé par les « assistants » de Mauzika, Igor et Gonzola, respectivement Berserkatt et Miaouss, avant de se rendre à cette pièce pour un petit déjeuner sommaire. Quelques minutes plus tard, la maîtresse des lieux entre, accompagnée d'un drôle de Pokémon à l'aspect maladif.

Elle sourit en constatant que son visiteur penche légèrement la tête sur le côté, tentant de reconnaître le Pokémon.

Je vous présente Rozeta, il s'agit d'une Flagadoss de Galar. Cette petite a la particularité d'être de type Poison, mais également Psy. J'ai pensé qu'elle pourrait peut être nous aider. Vous m'avez bien dit être spécialisé dans le type Psy ?

O...Oui...

Non.

Il faillit s'étrangler, recrachant son lait. Qu'est-ce qui vient de se passer ? Quelque chose a manqué de peu de le pousser à répondre que non, il s'est même mordu la langue. Il ne se souvient toujours pas de son nom, mais pourtant... Pourtant il lui a semblé qu'il utilisait des Pokémon de type Psy ? Ou alors... est-ce vraiment le cas ? Il lui semble en effet qu'il se rappelle de Pokémon de type Psy dans ses souvenirs, mais est-ce vraiment les siens ? Le lien si brûlant qu'il a ressenti hier... Il ne le ressent plus aujourd'hui. Comme si tout ça lui est étrange. Momo semble sentir son malaise, mais elle a la patience de ne rien dire. Mais elle n'a pas l'intention de rester plantée là, à attendre sagement qu'il se décide à bouger. Elle claque des doigts, poussant Rozeta à s'approcher du jeune homme. Ramené à la réalité, il se recule par réflexe. Momo lève les yeux au ciel.

Ça ne fera pas mal. Rozeta va simplement tenter de fouiller tes souvenirs, voir si elle arrive à trouver quelque chose qui peut nous aider.

La Flagadoss sourit avec béatitude. Sa conscience touche alors la sienne. Il frissonne, presque dégoûté. Comment quelque chose d'aussi répugnant peut-il lui sembler aussi familier ?

B-bonjour... Je suis Rozeta, et je veux t'aider.. Je crois... si tu veux bien me laisser... heu.. Je sais que ça fait un peu manipulation, mais ne t'inquiète pas.. Je ne vais pas fouiller chaque recoin de ton esprit, mais juste essayer de... de décoincer ce qui s'est passé hier soir, pour voir quoi... Tu, tu veux bien ?

Il fait la moue avant d’acquiescer. Quelque chose le répugne dans ce procédé, mais si ça lui permet de se souvenir de... de quoi en fait ? De hier soir ? De ses Pokémon ? De toute une vie ? Il ne sait déjà plus. Plus vite s'en sera fini, plus vite il se souviendrait. Alors, la créature pose ses deux pattes sur son front.

Il faudra vraiment revoir la notion de « ça ne fait pas mal ». C'est comme s'il venait de se prendre une décharge en plein dans le cerveau.

Et là, il la revoit. Elianna Jess, la sorcière. Les motifs, les symboles. Il hurle à pleins poumons. Il est à nouveau entre ses griffes, et personne n'est là pour le sauver. Rozeta ? Rozeta ! Fais quelque chose ! Rozeta

ROZETA

Mais la Flagadoss n'est plus là.

Il est seul. Il chute dans le vide. Autour de lui, le sol se décompose et devient une fine poussière. Les murs se désagrègent, craquelant, avant de subir le même sort. Il n'y a rien d'autre, que le visage d'Elianna Jess.

Non, tu n'es pas seul. Je suis là, moi.

Une petite voix, une lumière dans ces ténèbres. Il ouvre les yeux, osant contempler l'abîme. Une petite sphère de lumière se dégage de sa poitrine, chaude et rassurante. Ah mais oui, c'est vrai... Tu étais là...

Il se recroqueville pour embrasser la lueur, il se réchauffe contre elle. Il rit. Elle le chatouille. Et il en rit, se laissant bercer par la chaleur. La lumière éclate, et s'ouvre tels les pétales d'une fleur, chassant les ténèbres d'un coup.

Le flash lumineux s'estompe, le ramenant dans la cuisine. Sans qu'il s'en soit rendu compte, il s'était mis à danser, les larmes aux yeux, laissant Mauzika incrédule. Mais c'est aussi parce que, au milieu de la cuisine, dans un flash lumineux, un Alakazam venait de se téléporter dans sa cuisine, faisant léviter des Poké Balls.

Je heu... Bon bah, ça s'est bien passé... Sa cigarette lui tombe de la bouche.

Je me rappelle de mon nom ! Je suis Rev Vanitas !

Comment ça, Rev Vanitas ?

Bah c'est mon prénom... Je m'appelle comme ça...

Mais... Tu as dit juste avant que ton prénom c'était Bill Cryptéro...

Les deux se regardent sans comprendre. Quoi ?

Je... vous êtes sûre d'avoir bien entendu ? Ou alors je parlais de mon nom d'emprunt, même si c'est la première fois que...

Hier soir, quand tu t'es levé et que tu es venu me parler... Tu m'as dis que tu t'appelais Bill Cryptéro. Et ce matin, c'est Rev Vanitas ? Bon heu... appelle-toi comme bon te semble, mais la prochaine fois, essaye d'être raccord avec toi-même, d'accord ?

Elle s'éloigne en faisant les gros yeux, du style « okaaaay, c'était... quelque chose... » en se rallumant une cigarette. Ce qu'il est allé lui dire hier soir ? Mais... Il était couché, hier soir... Vraiment étrange, mais il n'y prête pas attention. Bill Cryptéro, mais quel est ce nom ?

Il reporte son attention sur l'Alakazam, c'est mieux.

Je suis heureux de te revoir, Rev.

James ! Oui je m'en souviens.. James ! C'était toi ! Tu as entendu mon appel, et tu es venu me sauver en te téléportant, pour me permettre de fuir la sorcière !

Il tombe à genoux pour prendre l'Alakazam dans ses bras. La conscience du Pokémon se mélange à la sienne, mais cette fois, elle est bien plus que familière.

Heureux de te revoir enfin, Rev ! Je t'ai cherché partout depuis hier soir... Ma conscience balayait les esprits de New Lakit sans que je puisse te trouver... Et ce matin, tu es juste... ré apparu. Viens, tout le monde t'attend.

Ils passent à l'extérieur, et là James relâchent toutes les Poké Ball en l'air, relâchant tout l'équipe de Rev. Sun-Day, Mu-Len, Reginald, Grougal, Alfred et Jane. Tous se précipitent sur leur dresseur, leur esprit se liant au sien. Les larmes ne cessent de couler. C'est si bon de retrouver sa famille !

*
**

Vous êtes sûre ? Rozeta est pourtant votre Pokémon...

Quelques heures après, ils se retrouvent dans le salon de Momo, une bonne tasse de thé épicée à la main. L'ex Championne boit une gorgée tout en acquiesçant.

Oui. Je n'ai Rozeta que depuis peu et... Sans méchanceté aucune, je ne pense pas que... hé bien, disons que je ne ferai pas un véritable usage de ses compétences à leur plein potentiel. Je pense qu'elle sera mieux avec toi, si tu acceptes.
[color]Et toi Rozeta, qu'est-ce que tu en dis ? Tu veux venir avec nous ?[/color]

La Flagadoss hoche la tête, toute heureuse. Quoique, vu son visage, a-t-elle réellement conscience de ce qui se passe ? Mais si, bien sûr ! C'est juste une blagounette. La famille s'agrandit, avec Rozeta et James.

Ce furent... Des jours remplis de frayeurs et d'émotions. Mais je ne suis pas fâchée de t'avoir rencontré, Bill... Ou Rev ? Allez, allons-y pour Rev. En plus, je pourrais toujours avoir besoin de tes services pour quelques petits... Travaux, quand je n'ai pas envie de me salir les mains. Nous nous comprenons ?

Retrouvant son sourire habituel, charmeur et espiègle, le blondin répond.

[color]Bien sûr ! Je suis prêt à reprendre du service ! [/color]


*
**

Enfin, c'est la nuit. Momo soupire, se levant de son fauteuil. Une fois Rev parti, elle a pu retourner à ses études. Elle n'a pas vu le temps passer. Il est l'heure pour un petit en-cas nocturne, un bon verre de jus de baie, et elle sera prête pour aller se coucher. Oh ! Mais elle n'allait pas non plus oublier ses petites chéries ! Celles qu'elle a mentionné à Rev, mais qu'elle n'a pas eu l'occasion de lui montrer. Bah, tant pis. Il pourra toujours les voir un autre jour.

Armée d'un sac de croquettes pour Pokémon de sa fabrication, elle se dirige dans une espèce de serre aménagée. Là l'attend son équipe Pokémon personnelle, ses compagnes de toujours, depuis son départ de Johto. Toutes des femelles, il y a une Malamandre, Prédastérie, Seviper, Papinox, Roserade et Nostenfer.

Mesdames ! Pardon de vous avoir fait attendre ! Maman a beaucoup travaillé ce soir !

Mais aucun Pokémon ne lui en tient rigueur, car immédiatement, les croquettes abondent dans les gamelles. Il n'y a rien qu'une bonne pâté maison ne saurait excuser. Cela fait, la scientifique fredonne une chanson qu'elle a passé en boucle dans son casque pour rester concentrée tout l'après-midi. Tiens, c'est vrai qu'il faut sortir les poubelles... Mais ne peut-elle pas le faire plus tard ? Non, les éboueurs passent demain matin. Si elle reporte, il faudrait qu'elle reste avec des poubelles pleines toute la journée de demain.

Elle soupire mais s'empare du sac plastique. Plus vite c'est fait, et plus vite c'est fait.

La nuit est bien noire ce soir, heureusement qu'elle n'a que quelques mètres à faire entre le pas de la porte de son laboratoire et la benne à ordures. Encore quelques secondes à souffrir, et elle pourrait se rouler en boule dans ses couettes. Cette perspective la réchauffe déjà. Mais quelque chose cloche... Quelque chose ne va pas. Zut, elle a laissé les filles à la maison... Bah, elle a toujours une petite dose de laxatif dans sa poche au cas où...

Ses craintes se confirment lorsqu'elle arrive aux poubelles. Elles ont été taguées ? Ça date d'aujourd'hui. De ce soir, même. La peinture n'était pas là tout à l'heure, en fin d'après-midi lorsqu'elle a dit au revoir à... Attends, ce ne serait tout de même pas ?

Un grand bruit la fait sursauter, elle sort machinalement son spray devant elle. Un drôle énergumène lui fait alors face. Ni trop grand, ni trop petit, ni trop maigre ni trop gros, avec des traits fins mais qui commencent à se développer, avec des cheveux noirs qui lui rappellent quelqu'un... sauf qu'à la place de mèches blondes, celui-là en a des rouges. Ses yeux sont encerclés d'un masque blanc.

.. Rev ?

Il lève la tête et la regarde. Avec une voix de gamin énervée, proche d'Eric Cartman, il répond.

Qui ça ? Je ne connais personne de ce nom là.

Les traits du visage de Momo se tirent de dégoût. Ce n'est absolument pas drôle. Il s'agit bien de Rev Vanitas qui lui fait face, ça elle en certaine, malgré ce drôle d'accoutrement et sa coiffure modifiée. Mais pourquoi est-il revenu aussi vite, et pour faire l'idiot ? Et surtout...

Je peux savoir de quel droit tu vandalises mes poubelles, Rev ?

Il tape du pied sur le sol.

Je vous ai déjà dit, ce n'est pas mon nom ! Moi je m'appelle...

Il lui tourne alors le dos. Qu'est-ce qu'il prépare ? Il se retourne d'un bond, une jambe remontée jusqu'à niveau du genou, les bras en l'air, les mains tendues comme des griffes.

Bill Crypétro !

Le visage de Momo se décompose de plus en plus. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Le jeune homme lui a certes laissé l'impression d'être excentrique.. Mais à ce point ? Bill Cryptéro ? Mais c'est le nom qu'il lui avait donné pour ensuite mieux démentir.

Je... Rev, ou Bill, peu importe à quoi tu joues, mais tu peux m'expliquer pourquoi tu vandalises mes poubelles ?

Il part alors dans un petit rire sardonique, comme un méchant cliché fier de son coup démoniaque.

Hahaha ! Tremblez, mortels impuissants ! Vous venez de voir une démonstration du chaos ! Moi, Bill Cryptéro, je vais plonger le monde dans le désordre le plus total ! Le haut sera le bas, le bas sera le ...

Elle l'interrompt avec des gestes des mains, comme pour lui signifier qu'il devait ralentir.

Wow, wow, wow... Calme toi. Je te laisse à peine et en quelques heures, tu t'amuses à te déguiser ? C'est quoi ces conneries ? A quoi ça te sert ?

Il semble perdre ses moyens devant l'indifférence totale de Momo, plus préocupée par le sort de ses conteneurs d'ordures ménagères.

Je heu... Elianna Jess nous a fait souffrir...

Arrête de parler comme si tu avais un dédoublement de la personnalité. J'ai travaillé en psychiatrie, je sais à quoi ça ressemble. Tu nous fait plus une mauvaise blague.

Il regarde à présent ses pieds, qu'il utilise pour gratter nerveusement la terre.
Mais... Mais.. Elianna Jess nous... m'a fait du mal. Rev était trop faible. C'est pour ça que je ne voulais plus être Rev. Face à elle, j'ai tenté de résister. J'étais fort. J'étais... Bill Cryptéro. Comme hier soir, aussi. Et comme ce soir, également. Je deviens Bill Cryptéro, et je suis plus fort. Et je ne veux plus avoir peur, je veux que les autres aient peur. Comme ça, il n'y aura plus d'Elianna Jess pour me faire du mal.

Momo l'a écouté jusqu'au bout avec gravité. Elle ouvre alors la bouche en pointant un index vers le haut. Elle referme la bouche et remet son bras le long de son corps. Il est presque minuit, elle a bossé toute la journée. Elle n'est franchement pas en état de gérer ça maintenant. Elle se masse le devant de son visage, chassant la fatigue.

Bill... Écoute, je.. Va te coucher. Rentre chez toi, et va te coucher. Un jour, tu auras besoin d'une véritable thérapie pour parler de tout ça. Mais ce soir, je ne peux juste pas. Si pour ce soir, t'amuser à peindre des poubelles a pu t'aider à te défouler et oublier ta frustration, très bien. Mais va voir un psy. Vraiment. Maintenant, si tu veux bien m'excuser, je t'apprécie mais pas assez pour rater du sommeil réparateur dont j'ai besoin. Va au lit, Bill.

Il fait mine d’acquiescer, la laissant retourner chez elle, en traînant du pied. Mais dès qu'elle n'est plus là, il se retourne et fait un grand sourire, plongeant son regard dans celui de quiconque regarderait dans le sien. Un grand sourire se dessine sur son visage, avec cette fois-ci, une touche de folie. Momo peut bien penser ce qu'elle veut, ce n'est que le début des aventures de Bill Cryptéro.

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