Gothaïlys Knight [Poison Ivyoletta , Amelle Wayne]

HRP:

La nuit était déjà tombée depuis longtemps sur Gothaïlys. Les épais nuages qui dissimulaient les étoiles recevaient les innombrables éclairages bleutés de la ville, formant un dôme oppressant qui écrasait les lieux sous leur présence. Au loin, la sirène d'une voiture de police retentit... encore... C'était le lot commun de cette ville. Des crimes étaient commis, la police arrivait (en général trop tard), les malfrats fuyaient, la police repartait, et tout recommençait.

Tous ne s'en plaignaient pas ceci dit. De nombreux individus charismatiques avaient réussis à sortir leur épingle du jeu en épousant totalement la philosophie improbable de cette ville immonde et étaient devenus des personnalités, des avatars, des personas représentant tous les malheurs que ce monde pouvait avoir à offrir. On les voyait partout, ces pauvres êtres. Sur ce mur, un avis de recherche pour Anacho "Double Face" Leiztek recouvrait les points d'interrogations verts de Vanilla, "La Femme Mystère". En face, la télévision diffusait en direct le dernier braquage de banque réalisé par Solène, aka Firefly, et sa bande de dangereux pyromanes. Il semblerait que ce jour là, ladite Firefly s'était faite aider par Yobane, le bodybuilder doppé et son impressionnante moustache.

Mais pour eux, c'était les feux de la rampe. La police et les cellules. Non, ce qui nous intéresse aujourd'hui se déroule dans les tréfonds de Gothaïlys... Dans une ruelle sombre où deux groupes d'individus armés jusqu'aux dents avancent sans grande discretion. Le chaos qui règne à l'extérieur suffit à couvrir le bruit de leurs bottes et de leurs armes. A leur tête, deux individus se détachent du lot et s'arrête dans ce qui semble être une cour intérieur.

L'homme porte un costume à queue de pie, un monocle, un haut de forme, et marche en boitant avec une canne que sa main difforme tient sévèrement. Cet homme, c'est Sebastian Cobblepot. Aussi appelé "Le Pingoléon". Il sort sa montre gousset et grogne. Derrière lui, un pokémon égal à son surnom le suit.

"Il est en retard..."

"Rooh la ferme, tu sais que c'est pas son genre d'être à l'heure!"

La personne qui vient de lui répondre a les cheveux bruns décolorés et attachés en queue de cheval. Ses vêtements de cuir noir et rouge forment un damier sur l'ensemble de son corps, et elle traine à bout de bras une masse avec écrit "100T" dessus. Cette femme, c'est Soley Quinn. Elle mache un chewing gum qu'elle fait gonfler d'un air habitué. Le chewing gum éclate, son sourire s'élargit et devient presque aussi carnassier que celui du Spectrum derrière elle.

"Tiens! Ils arrivent! COUCOUUUU! ON EST LAAAA!"

En effet, en face d'eux un deuxième groupe d'individus s'approche...

Spoiler:

Gothaïlys était en proie à des criminels d'un nouveau genre depuis peu. Là où les autres villes avaient leurs lots de cambrioleurs et de meurtriers dans leurs prisons, la ville théâtre de notre histoire avait en son sein des individus aux desseins sombres et exacerbés, faisant figure de terreur pour la population. Dangereux fous rieurs, écoterroristes ou simples individus mués par leurs désires de vengeance ou leurs malheurs… Face à eux se dressait faiblement la GCPD. Mais plus que cela, lorsque celle-ci était en difficulté, le commissaire Gordon envoyait un signal loin dans le ciel nuageux de Gothaïlys : un cercle jaune habité de la silhouette sombre d'un Nostenfer se présentait à toute la ville, dissuadant les petites frappes et alertant le défenseur de la ville, le chevalier noir : Crobatman.

Ce soir-là, mademoiselle Wayne était descendue dans sa Crobat-cave et recherchait sur son Crobat-ordinateur la localisation des plus grandes menaces de cette ville en utilisant les systèmes de sécurités de Gothaïlys pour sonder les environs, trouvant assez rapidement l'attroupement qui l'intéressait. Sans plus attendre, elle partie enfiler son costume de Crobatman. C'était devenu le quotidien de l'héritière des Wayne depuis la mort de ses parents. Elle avait beau avoir attrapé la petite frappe qui avait fait cela, elle continuait son travail pour libérer Gothaïlys du poison qui le rongeait et pour poursuivre l'oeuvre de ses parents pour faire de cette ville un endroit meilleur.

Peu de temps plus tard, elle était proche du lieu de rendez-vous de ces malfrats, restant dans l'ombre d'un des nombreux buildings alentours, préférant préparer son assaut avant de partir à l'attaque. Ainsi, elle envoya son Crobat-drone en reconnaissance dans le ciel sombre de la ville, pour récupérer un maximum d'informations… Leurs positions pour planifier l'assaut et leur discussion pour savoir ce qu'ils préparaient tous suffiraient pour commencer. Et les choses commençaient mal : ils étaient deux groupes parmi les plus grands adversaire de la chauve-souris. Il faudrait être des plus prudents.

"Mister JJJJJJJJJJ "

S'écria Soley Quinn en bondissant au cou de son petit clown d'amour. Cet acte de tendresse exagéré servit en vérité à dissimuler ce qu'elle prononça à voix basse à l'oreille du Joker. "Je crois qu'elle est là." Loin de vouloir se détacher de l'étreinte de son homme, la brune tira la langue à Ivyoletta afin de s'assurer qu'elle marquait bien son territoire. Bon, en théorie la rousse était plantophiles, certes, mais on sait jamais. Des fois que les cheveux verts d'Angstorm lui donnent des idées.

Coupant ce moment de romantisme écœurant, le Pingoléon s'avança en titubant. Derrière lui, une partie des loubards faisaient tournoyer leurs chaînes et leurs matraques d'une façon qui se voulait menaçante, mais qui donnait en fait à la scène des allures de film de série B.

"Assez ri, Joker. On a le poignon qu'a réclamé ta groupie. Où est la marchandise?"

Soley se tourna vivement vers Sebastian en lui lançant un regard furieux. Comment osait-il la traiter de groupie? Elle était l'élue d'Ang! Son âme soeur! Sa moitié! Elle était le Winrar de son Zip! Bon, dis comme ça c'était bizarre, mais bref, comment osait-il?!

Au loin une voiture de police défila à toute allure, faisant sursauter une partie des malfrats de l'arrière garde avant qu'ils ne se souviennent en riant bêtement que, de là où ils étaient, ils étaient en fait parfaitement invisibles aux boulevards principaux. C'est con un malfrat.